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Formation des élus à la complexité et à la coopération

Carine Dartiguepeyrou

Les élus affrontent de nos jours, au cours de leurs mandats, des sujets devenus extrêmement pointus, dont les liens systémiques forts accentuent la complexité, ce qui rend leur appréhension particulièrement difficile. Or, avant et pendant leur mandat, ils n’ont pas le temps de se former, et après il est trop tard.

Tant qu’un élu ne comprend pas les grands enjeux sociétaux, il ne parvient pas à engager la politique nécessaire. On le constate avec le Plan Climat, extrêmement complexe, les élus qui travaillent dessus n’en maîtrisent pas les grands enjeux et n’arrivent donc pas à le porter.

On a donc besoin pour avancer sur ces sujets fondamentaux et reliés de manière systémique les uns aux autres, d’élus qui montent en compétences de manière massive.

 

Par ailleurs les élus travaillent énormément sur le terrain, ils sont au contact de nombreux acteurs, il leur revient de montrer l’exemple de la coopération. Il faut donc qu’ils soient également formés à ces méthodes coopératives.

 

Enfin se former ouvre d’autres perspectives, permet de rebondir sur de nouveaux domaines d’action, d’envisager des passerelles et changements de carrière. La formation permettrait d’attirer des élus plus jeunes et moins expérimentés, et aux plus anciens, qui dominent en nombre largement, de ne pas voir leur mandat comme une fin en soi, de pouvoir rebondir vers d’autres carrières professionnelles, ce qui serait bon pour le renouvellement de la démocratie.

 

Se former c’est un droit, pour un élu responsable de la chose publique ce doit être un devoir.

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Les citoyens ont besoin d’avoir confiance dans la compétence de leurs élus.

Carine Dartiguepeyrou

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MON IDEE

La formation des élus doit être nationale et obligatoire.

 

Elle doit couvrir une diversité de disciplines pour qu’ils acquièrent une compréhension globale de ce qu’ils vont affronter face aux grands enjeux sociétaux.

 

Comme ils disposent de peu de temps, cette formation doit venir à leur rencontre.

 

Charge à eux de rendre des comptes aux citoyens pour démontrer qu’ils ont progressé dans leurs connaissances acquises !

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QUI EST CONCERNE ?

Une formation pour les élus entre eux, une forme de compagnonnage entre pairs.

 

Maires, adjoints, conseillers municipaux, conseillers départementaux et régionaux, membres des communautés de communes, d’agglomération ou de communautés urbaines…

Toutes les générations d’élus sont concernées avec des besoins en apport différents à  satisfaire.

 

La majorité des élus en France a plus de 65 ans ; ils n’imaginent pas forcément qu’ils ont besoin de se former. C’est pourquoi la formation devrait être systématisée.

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COMMENT CA FONCTIONNE ?

Cela doit être simple pour les élus : il faut que ce soit une formation facilement intégrée dans leur quotidien ;  une formation qui vienne à eux, qu'ils puissent recevoir dans leur bureau, en mairie, dans leur collectivité.

 

Avec un programme qui aborde :

  • Sur le fond : les questions d’écologie, d’économie (travail et emploi, impacts des technologies, nouveaux statuts des entreprises…), de société (évolutions des besoins et des aspirations), de gouvernance territoriale (vision partagée, partenariats, gestion transversale...), d”éthique...

  • Sur la forme : comment créer les conditions du dialogue, de l’innovation, de la coopération… donc des questions de psychologie, de sociologie, de management …

 

Cela pourrait se traduire comme une “politique RH” des élus avec un temps imposé pour s’extraire, réfléchir, créer, se former… de l’ordre de 2h à ½ journée par semaine :

  • Recevoir un spécialiste pour être formé sur un dossier ;

  • Faire progresser son équipe autour d’une nouvelle modalité de travail;

  • Organiser un voyage apprenant ;

  • Evaluer ses actions au regard d’une nouvelle approche;

  • Lire des ouvrages de référence ;

  • Suivre un MOOC

  • ...

LES RAISONS D'Y CROIRE

...

Des expériences existent déjà, comme le Laboratoire d’innovation publique du Département Hauts-de-seine, par exemple, donc tout n’est pas à inventer, il faut juste le généraliser.

 

En outre, c’est une nécessité, les élus ont besoin d’être mieux en prise avec les besoins des citoyens.

 

Il n’y a pas d’obstacle financier qui pourrait bloquer la mise en place de ces formations : la Loi du 3 février 1992 a instauré un véritable droit à la formation qui permet à tout élu de solliciter un budget pour se former.

 

Beaucoup de maires et d’élus se forment déjà et pourront témoigner de l’intérêt qu’ils y trouvent. 

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POUR ALLER PLUS LOIN

Le Laboratoire d’innovation publique au Département des Hauts-de-Seine a un cycle, les Entretiens Albert-Kahn, pour les élus, les agents et les partenaires du territoire afin de réfléchir de manière prospective à l’avenir du territoire…

 

Cette culture commune permet aux équipes d’élus de mieux travailler ensemble.

BIO

Prospectiviste, conférencière, docteur en sciences politiques, diplômée en politique économique à la London School of Economics, ancienne présidente du Club de Budapest, Carine DARTIGUEPEYROU a créé le cabinet de conseil Uniqueness spécialisé dans la prospective. Elle est également auteure de nombreux ouvrages en prospective et management. Ses travaux portent sur les grandes mutations mondiales, la transformation numérique et leurs impacts sur les organisations humaines, l’intergénérationnel, la Génération Y, l’innovation ouverte, les nouveaux modes de management. Son regard éclairé sur les évolutions socio-culturelles propose des pistes pour penser les organisations de demain.

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